
Une formule qui doit autant au hip-hop qu’à l’électronique, à l’efficacité pop qu’aux explorations, aux mélodies lyriques qu’aux déconstructions méthodiques. Ryan Lott, ce touche-à-tout brillant à la voix frêle et éraillée propose une ode à la fragilité autant qu’à l’énergie.
SON LUX (US)
Depuis la sortie de son premier album (en 2008), le surdoué new-yorkais s’évertue à brouiller les pistes, à déroger aux règles – à n’en faire qu’à sa tête, en somme. Et si, depuis, il s’est entouré d’un guitariste et d’un batteur (sans compter la pléthore de musicien·nes qu’il aime à convier en studio), cela n’a en rien modifié sa logique de composition, ni la fréquence de parution de ses albums (peu ou prou, un par an) : une prodigalité que confirme le récent triptyque Tomorrows (sans compter le collaboratif Tomorrow Reworks), dispositif musical au cœur duquel Ryan Lott s’entend comme personne à tracer de nouvelles perspectives, à expérimenter – et à dévoyer – ce qu’il est convenu d’appeler la « pop », entre soieries d’electronica, distorsions post-rock, incursions hip-hop et toujours, cette part donnée aux silences, soit béances, soit havres. Complexe et évidente, nette et cotonneuse, organique et désincarnée, sa musique illustre le triple postulat (poétique, philosophique, artistique) du paradoxe comme vecteur d’infinies possibilités.
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