Les magistrats de la Chambre régionale des comptes des Pays de la Loire ne sont pas les seuls à poser des questions sur le transfert du futur CHU de Nantes. Trois personnalités nantaises ont constitué un « dossier noir » adressé au président de la République.
Bernard Le Mével, professeur émérite des Universités, Jean-Marie Ravier, ingénieur et ancien chef d’entreprise, et Jean Amyot d’Inville, créateur du Centre de communication de l’Ouest (CCO), ont listé un certain nombre d’arguments contre ce projet, dont les travaux ont pourtant déjà commencé, sur l’île de Nantes.
UN COÛT PASSÉ DE 350 M€ À 1,2 MD€
Sur le coût du projet, déjà, les trois opposants notent qu’il est passé de 350 à 953 M€, puis 1,2 Md€. « Et encore, ce chiffre ne tient pas compte de la situation économique actuelle et de la flambée des matières premières », estime Jean-Marie Ravier, formé à l’Ecole centrale et à Sciences Po, et ancien opposant à l’aéroport Notre-Dame-des-Landes.
En novembre 2022, la chambre régionale des comptes a demandé un « audit flash » sur le financement de ce projet. « On l’attend toujours », relève Jean Amyot d’Inville. Les conclusions de cet audit pourraient intervenir en mars 2023.
« SITE POLLUÉ, BRUYANT, INSTABLE… »
Les coordinateurs du « dossier noir » évoquent aussi un certain nombre de problèmes afférents à la construction de l’établissement. « Un site pollué avec de nombreuses bombes non explosées de la seconde Guerre mondiale », « un site bruyant avec le survol des avions de Nantes Atlantique », « un site inondable et instable puisque 2600 pieux doivent être installés, occasionnant le tassement de terrain avec le temps »…
RECONSTRUIRE L’HÔPITAL LAENNEC
La capacité d’accueil leur pose aussi question. « Ce site est mal positionné, exigu avec un nombre total de lits inférieur à l’actuel, sans aucune possibilité de créer un véritable grand écosystème autour de la recherche et de la santé. »
Pour toutes ses raisons, les trois auteurs du dossier réclament le transfert vers l’hôpital Nord à Laennec qui, selon eux, « peut être reconstruit sur lui-même, par tranches ».
Source Arnaud WAJDZIK pour API