Samedi 8 octobre, un jeune étudiant de 19 ans se fait rouer de coups alors qu’il rendait visite à ses parents vivant dans le centre-ville de Nantes. Le père, s’adresse aujourd’hui à la maire de Nantes.

« Lettre ouverte à Johanna Rolland & Nantes Métropole, Maire de Nantes.
Madame
Ce samedi 8 Octobre 2022. mon fils de 19 ans, étudiant en Sécurité Informatique à La Roche-sur-Yon, a décidé de nous rendre visite dans notre appartement du centre-ville Nantais.
Sur le chemin menant de la gare à notre domicile, il a eu la malchance de croiser un groupe de jeunes gens visiblement sous l’emprise de drogues. Sans un mot ni une explication, l’un d’entre eux s’est jeté sur lui, l’a jeté au sol, et lui a asséné une série de coups de poings au visage. Il était 16h15 ce samedi, en plein centre-ville, rue du Roi Albert – à 150m de mon domicile, de la préfecture et du poste de police qui lui est attenant.

Mon fils a rejoint péniblement notre appartement et s’est présenté à sa famille tremblant, couvert de sang et incapable de comprendre ce qui venait de lui arriver. Je ne saurai jamais trouver les mots pour expliquer cela à ses petits frères et sœurs – ce sont eux qui lui ont ouvert la porte.

Nous avons évidemment déposé plainte mais de l’aveu même des forces de l’ordre, il n’y a aucune chance pour que ce jeune homme soit interpellé et paie pour ce délit. Je n’en veux pas aux agents de police qui font clairement ce qu’ils peuvent avec les moyens dont ils disposent.

Je tiens, Madame le Maire, à vous faire remarquer que dans cette même rue, les « ASVP » passent plusieurs fois par jour pour verbaliser les automobilistes ayant oublié de payer leur stationnement. Je sais d’expérience que si vous oubliez de mettre des pièces dans l’horodateur, vous avez 9 chances sur 10 d’être verbalisé dans la demi-heure. Je vis donc dans une ville où il est largement moins risqué de frapper des gens au hasard dans la rue que d’oublier de payer le parcmètre. C’est n’est pas une fatalité : c’est un choix politique et c’est le vôtre. Je réserve toute ma curiosité et mon admiration à la personne qui devra reprendre ce poste après vous et tenter de corriger l’immense dérive que votre sens des priorités discutable aura engendré.

Il y a quelques jours, vos administrés défilaient dans les rues Nantaises pour dénoncer cette même dérive. Mon fils aimait Nantes et souhaitait y travailler après l’obtention de son diplôme : il restera finalement en Vendée. C’est aussi cela, les conséquences de vos choix.
Je n’attends plus rien de vous, ni réponse ni explication, mais c’est la boule au ventre que je joins ma voix à celle de l’ensemble des victimes de votre laxisme. Ne me parlez plus de sentiment d’insécurité – si les sentiments peuvent faire mal, ils ne laissent pas de cicatrice sur le visage, et mon fils portera désormais les siennes toute sa vie. »
Cyril Pineau

photo de couverture : Quai des Antilles par @val_lp_photos (insta)

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